Dimanche matin avec Marcos. De l'or en spray, des refoulés de l'armée qui le mettent en joue (faut dire qu'il l'a bien cherché aussi, sont sensibles les types!), TOUTES les sauces possibles et une histoire chelou à base de flics, caisse à outils et couverture à l'arrière d'une camionnette. A la prochaine Poto.
lundi 26 janvier 2015
mercredi 7 janvier 2015
7 Janvier 2015.
Mais quelle tristesse.
Je n'ai jamais pleuré lors de la disparition de gens qui ne m'étaient proches. Jamais.
Je ne suis pas abonné à Charlie Hebdo. Je l'achète de temps en temps, quand la couverture me fait marrer. Je lis presque tout, je me fends la poire. Je le ferme. J'oublie.
J'ai été, par contre, chaque fois choqué lorsque des crétins finis s' en sont pris à eux par représailles.
2011 fut le quasi coup de grâce. Mais Charlie Hebdo a tenu bon! Un doigt d'honneur bien dressé contre ceux qui avaient eu la géniale idée de faire sauter leurs bureaux! Comme si cela pouvait suffire.
Jusqu'ici, tout va bien. Ils se sont peut-être dit ça maintes et maintes fois. Peut-être même ce matin en se levant ou en arrivant au bureau.
Des mecs plus cons, plus idiots, plus infâmes, plus lâches, plus ignobles, plus inhumains, plus meurtriers, plus déterminés que la moyenne des fils de pute ont décidé de tuer. Tuer des mecs qui n'utilisaient que des crayons, des feutres, des gommes et des feuilles blanches. Pas des dictateurs, pas des voleurs d'histoire, pas des rats morts convoitant des réserves de pétrole ni des envahisseurs quelconques, non. Des dessinateurs. En France. À Paris. En 2015.
Ils ont aussi tué des policiers. Des pères de familles, des frères, des tontons, des amis.
Ils ont tué au nom d'un prophète qui, s'il devait venir sur terre se ferait sûrement un malin plaisir de les tuer à son tour tant ils jettent le discrédit sur tout un peuple, des fidèles humbles et pieux ou tout bonnement modérés. Ils ont tué au nom d'une guerre à laquelle ils ne comprennent rien. Ils ont tué au nom d'une religion qu'ils n'ont surement jamais pratiqué correctement.
Ils ont tué une part d'histoire. L'histoire croquée par ces types, dans Paris Match notamment, avec ceux de Wolinski que j'ai souvent regardé sans les comprendre à chaque fois étant plus jeune. Ils ont tué l'histoire d'une bande de mecs qui avaient pris le parti de rire de tout, tant pis si ce n'était pas avec tout le monde. Ils ont tué l'insouciance des lecteurs qui désormais, si Charlie survit à ça, ne le liront plus jamais de la même façon.
Ils ont tué Charb, Cabu, Wolinski et Tignous. Je n'oublie pas les autres mais je ne connais pas leurs noms.
Je ne crois pas en Dieu, je ne crois pas aux saints, aux anges et au diable. Je crois en l'humain, en l'humour et au rire.
Je n'ai jamais pleuré lors de la disparition de gens qui ne m'étaient proches, sauf aujourd'hui en retournant travailler et en écoutant la liste des noms des mecs dont j'aimais regarder les dessins à l'occasion égrenés par une journaliste émue.
Nous sommes le 7 Janvier 2015 et j'ai l'impression qu'une belle merde nous attend.
Je souhaite de tout coeur que Charlie Hebdo trouve la force et le courage de continuer. Je souhaite de tout coeur que Charlie Hebdo devienne le symbole de l'échec de la terreur et de la barbarie. Je souhaite de tout coeur que les proches des victimes de Charlie Hebdo puissent être fiers de ces mecs qui jamais, jamais, jamais n'ont cédé face à l'aveugle obstination d'esprits sombres.
Je souhaite de tout coeur que ma fille puisse un jour lire ce journal, regarder ces dessins, se fendre la poire et le refermer sans jamais oublier.
Elle s'appelle Charlie.
À Charlie Hebdo. Avec tout mon amour.
Emmanuel.
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