Je n'attendais rien d'eux, je ne les connaissais même pas.
Juillet 2010, Hyères, Midi festival, 4 branleurs débarquent, totem LYF au centre de la scène, chanteur rachitique mais début de la guerre, la vraie.
Wu Lyf! Ca sonne comme un slogan, un hurlement guerrier, ils vont devenir énormes, personne ne le sait encore, mais leur set donne quelques indices.
Cris primaires, jeu tendu et intense, sincérité et don de soi pour une nuit incroyable, un groupe comme on en voyait plus, comme on en attendait plus.
Leur génie venait de la notion la plus aboutie du DIY, leur site ne dévoilait qu'un clip démarrant automatiquement, un clip urgent, beau comme violent, tribal et courageux, puis un mysterieux "join" qui, une fois cliqué, renvoyait sur une page paypal mentionnant la somme de 14£ à payer, sans autre indice. Paye, on verra bien plus tard.
L'anonymat était leur maitre mot, leur façon de ne mettre en avant que la musique, cette musique brutale, entre le divin et le folk dépravé, le mystique et l'appel à la lutte, la liberté avant tout.
Mais leur concert au MIDI aura été bien trop intense, bien trop important pour tout ceux qui y étaient pour que cela puisse continuer comme ils le voulaient. L'heure était à la lumière et ça partait de là, de la villa Noailles.
Les mois suivants, j'ai écouté religieusement les titres distillés sur youtube, Heavy Pop, une bombe au clip Zeppelin, leur concert en tête, bien conscient d'avoir assisté à quelque chose de rare.
L'album confirmant qu'ils avaient ce quelque chose d'indescriptible, cette rage qui ne sonnait pas fausse. Go Tell Fire To The Mountain.
Depuis quelques temps, ça sentait le sapin. Rumeur d'accident grave d'Ellery, le leader possédé, démenti puis spleen d'être maintenant dans un système qu'ils rejettaient tant.
Wu Lyf, c'est terminé. Ils le disaient eux même après la sortie de l'album en juin 2011, ça pourrait être le seul album, ils ne savaient pas où ils allaient, et c'était mieux ainsi.
Et c'est peut-être mieux comme ça. Wu Lyf est parti comme il est arrivé, sans rien faire comme les autres, en ayant retourné La Cigale l'année dernière, en m'ayant botté les fesses, en ayant fabriqué l'idée que l'on peut écouter, faire de la musique différemment, en étant plus indé que l'indé.
Je n'attendais rien d'eux, je ne les connaissais même pas, ils ont été superbes.
Love You Forever.
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